Saturday 22 October 2011

Melancholia: ou la leçon de vie par la mort


Incroyable. Tout y passe. Le mal être humain y est décortiqué à souhait, à croire que c’est un véritable paradoxe que celui d’aimer la vie, car ici cet amour prend sa grandeur grâce à l’abysse de la mort.

Première partie: tout les codes sont brisés. Les structures sociales sont déconstruites et la réussite matérielle déchue de son trône. Le malaise est profond, au sein même de l’être. Les symboles de joie également nécrosés : le mariage, le gâteau, l’amour, l’acte amoureux…
Un clin d’œil de la source de ce malaise profond est donné par le personnage de sa mère. Vraie négative et modèle de réussite dans un monde social qui ne sait comment manier de tels personnages. Contre la construction car dépressive mais moteur pour autre grâce au pouvoir économique qu’elle détient.  Un être qui ne fait que névrosé son entourage. Pauvre enfant qui se retrouve dans son développement psychique avec un modèle pareil.

En tout cas, c’est bien la conception de sa propre existence et de son rapport au monde extérieur qui est mise ici en évidence comme la source du Bonheur. Sans ceci, rien ne tient.

Ce rapport intrinsèque complexe est développé de façon plus approfondie dans la seconde partie.
D’une partie l’angoisse de voir la vie que l’on aime disparaître.
Et de l’autre l’harmonie paradoxalement trouvé avec soi-même quand sa mort et celle son monde, qui est certaine, est enfin proclamé.

Ce jeu subtile et dangereux nous montre bien une chose, c’est que cette paix intérieure est le résultat d’un accord entre soi-même, sa conception et notre monde physique.

Maintenant vient le temps de se poser une question simple. Faut-il vivre avec une conception morbide de soi-même, des autres, de l’environnement car l’on a la certitude de sa fragilité et de sa condition éphémère ? Faut-il vivre en refoulant cette condition et vivre dans une conception « Panglossienne » ? Le premier cas est clairement sans intérêt. La deuxième bien meilleur pour un esprit simple, comme celui d’un enfant, mais qui a ses limites et s’effondre aussi rapidement qu’on lui expose une réalité différente de sa conception.

Toute la difficulté réside à trouver un équilibre entre les deux. Et c’est bien là un challenge personnel et continu.